Le deuil et les réactions de l'entourage après la perte d'un enfant.
La perte d'un enfant est l'une des épreuves les plus dévastatrices qu'une personne puisse traverser. Ce type de deuil est souvent accompagné de douleurs intenses et prolongées, ainsi que de sentiments de désespoir, de culpabilité et de colère. Face à cette tragédie, l'entourage joue un rôle crucial, mais les réactions et interactions peuvent varier considérablement.
Je vous partage les différentes dynamiques possibles entre la personne en deuil et son entourage.
Les réactions de l'entourage
1. Le soutien actif :
Proches et amis proches : Ils offrent une présence constante, prêtent une oreille attentive et apportent une aide concrète (repas, gestion des tâches quotidiennes).
Ils s'élancent, affrontent la peine, leurs peurs et viennent épauler.
Ils osent questionner, ils parlent de eux.
Ça fait chaud au coeur, on se trouve "normaux" et non comme "E.T. téléphone maison." quoi que ... l'on sera toujours aux yeux de tous des extra-terrestres...
On crée des liens forts, sans paroles, juste avec un regard, ils nous comprennent. Ils savent quand on a besoin de s'isoler ou besoin de présence.
-Groupes de soutien : Ils peuvent proposer un espace sûr pour partager les émotions et expériences avec d'autres parents ayant vécu des situations similaires.
2 .L'Éloignement :
– Amis ou famille :
Parfois, certaines personnes ne savent pas comment réagir face à une telle douleur et choisissent de s'éloigner. Cela peut être perçu comme une forme d'abandon par le parent endeuillé.
La mort fait peur , elle est contagieuse...
Et si elle venait frapper à notre porte ?
Et si, on va les voir et qu'ils nous parlent de leur enfant, qu'est-ce qu'on va pouvoir bien leur répondre ?
Je n'ose pas venir vers eux, j'ai peur.....
- Collègues de travail : Ils peuvent éviter le sujet par peur de dire quelque chose de maladroit, créant une atmosphère de gêne et d'incompréhension.
3.Le Déni ou Minimisation :
Certaines connaissances :
Elles peuvent essayer de minimiser la perte avec des phrases comme "Vous en aurez d'autres" ou "C'est la volonté de Dieu", sans se rendre compte de la douleur que ces mots peuvent infliger.
On a perdu une part de nous, on doit mélanger sourire- souffrir pour la société qui est pressée à nous voir en pleine forme, "on doit oublier les morts et arrêter de vivre avec" comme m'a rapporté une mère !
Vous n'imaginez même pas ce que j'avais envie de lui faire quand elle m'a dit cela !
4 L'Empathie Maladroite :
Proches bien intentionnés*** : Ils tentent de consoler en partageant leurs propres expériences de deuil, ce qui peut sembler déplacé ou inapproprié pour le parent en deuil.
La personne en deuil face à l'entourage
1.Recherche de Soutien :
Expression des besoins: Communiquer clairement ce dont on a besoin peut aider l'entourage à offrir un soutien adéquat. Cela peut inclure le besoin de parler de l'enfant perdu, ou au contraire, de moments de silence.
Ensuite, il y a les autres qui étaient éloignés et qui par cet évènement, s'élancent, affrontent la peine, leurs peurs et viennent nous épauler.
Ils s'osent nous questionner, ils parlent de lui.
Ça fait chaud au coeur, on se trouve "normaux" et non comme "E.T. téléphone maison." quoique… l'on sera toujours aux yeux de tous…
On crée des liens forts, sans paroles, juste avec un regard, ils nous comprennent. Ils savent quand on a besoin de s'isoler ou besoin de présence.
2.Isolement Volontaire et naturel :
Retrait social : Certains parents peuvent se retirer temporairement des interactions sociales pour gérer leur douleur en privé. Ce besoin de solitude peut être mal interprété par l'entourage comme un signe de rejet.
Ou petit à petit, le retrait naturel se fait seul de chaque côté.
On n'est plus sur les mêmes longueurs d'ondes dirons-nous.
Nous n'avons plus les mêmes centres d'intérêts.
Nous ne serons plus jamais nous-mêmes, nous ne sommes plus que des contrefaçons de ce que nous étions, est-ce pour cela aussi que l'écart se fait ?
Ça nous arrange en quelque sorte et conjointement ça nous affecte, dans ce cas, on ressent une double peine.
3.Rejet de l'aide :
Refus des propositions : En raison de la douleur intense, certains peuvent rejeter l'aide, trouvant qu'aucun soutien ne semble suffisant ou approprié. Il est important pour l'entourage de comprendre et de respecter cette réaction.
4 Acceptation et Gratitude:
Reconnaissance du soutien : Avec le temps, certains parents peuvent commencer à accepter et apprécier les efforts de ceux qui tentent de les soutenir, même si ces efforts ne sont pas toujours parfaits.
Les Cas de Figure Spécifiques
1.Perte d'un enfant unique :
Détresse amplifiée : La perte d'un enfant unique peut intensifier le sentiment de vide et d'inutilité. L'entourage peut ressentir une pression accrue pour offrir un soutien.
2.Perte d'un enfant dans une famille nombreuse :
Complexité des émotions: Le parent doit gérer son propre chagrin tout en soutenant les frères et sœurs endeuillés. L'entourage peut aider en apportant du soutien aux autres enfants, permettant ainsi aux parents de se concentrer sur leur propre deuil.
3.Perte d'un nourrisson :
Incompréhension et minimisation : Certaines personnes peuvent considérer cette perte comme moins douloureuse, car l'enfant n'a pas eu le temps de "vivre". Cette perspective peut être extrêmement blessante pour les parents.
4.Perte d'un enfant adulte :
Sous-estimation de la douleur : L'entourage peut penser que la douleur est moindre car l'enfant avait une vie indépendante. Cependant, la perte reste profondément dévastatrice.
Conclusion :
Le deuil après la perte d'un enfant est un parcours complexe et unique à chaque individu. L'entourage, bien que souvent bien intentionné, peut parfois aggraver la douleur par des réactions inappropriées ou maladroites. Une communication ouverte et honnête entre la personne en deuil et son entourage est essentielle pour naviguer à travers cette épreuve. Le soutien, même imparfait, reste crucial, et le temps peut permettre de construire des ponts de compréhension et de compassion.
L'entourage doit, et peut comprendre, accepter que l'on aura toujours une part incomplète de nous.
Elle est invisible, collante, imprégnée et ne se détachera jamais à moins d'en perdre la tête.